Ciel turquoise
Dans le bleu on voit du vert
Dans le vert passe du gris
Les arbres joignent leurs jambes
Lèvent haut leurs bras
En une valse lente
La houppe de leur chevelure
S'ennuage dans un ciel turquoise
La forêt est mon refuge
Mon nid-mère
Où tout est possible
L'échassier au bord du lac
Partira vers le soleil
Une bergeronnette sautille
Sous les fougères cramoisies
Le rêve m'atteint
De plein fouet
Parmi les couleurs de l'automne....
marine Dussarrat
Pour l'Herbier de Poésie - page 124
Comptine des hélianthus

Elles dansent
Les fleurs jaunes
Les fleurs coquettes
Elles dansent
Elles dansent
Sous un ciel bien coloré
L'oiseau a aimé le tableau
Il a poussé la chansonnette
Les papillons ont applaudi
Des deux ailes, des deux ailes
Les lapinots pleins d'ardeur
Ont organisé le concours
Des meilleures cabrioles
Elles dansent
Les fleurs jaunes
Les fleurs coquettes
Elles valsent
Elles valsent
Sous un ciel peinturluré
Pour la page 121 de l'Herbier de Poesie proposée par Adamante
Haibun
Quand j'ouvre la porte le petit chat Neoù trouve refuge sous l'hélianthe qui dresse ses grandes fleurs et sous la sauge odorante, il y vit mille aventures, on perd sa trace pour un bon moment, je l’appelle, il fait le sourd, il se joue de moi...
Non violence
O maman aides moi
Ouvres pour moi les portes du paradis
Je ne veux pas toucher des armes
O maman viens à mon secours

Bronze de Carl Fredrik Reuterswärd, Non-Violence, 1980
IMAGINES
Non violence
Une arme au canon noué
Imagines....
A New-York, à Paris
Dans la rue
Au café
En concert
Dans ton sommeil
Pendant l'amour
Près d'un berceau
Soudain le feu
Explosions, destructions
Du sang, des morts
L'horreur, la terreur
Inimaginable
Et tu rêvais
Et tu aimais
Et tu riais
Tu chantais, tu dansais
Imagines...
Non violence
No peur
No souffrance
A quand la paix
A quand l'odeur des roses
Peuples soumis, écrasès, méprisés
A quand la douceur de vivre ?
Imagines
© marine D
Pour la page 120 de l'herbier de poésie chez Adamante
Entre les heures
Il galope le cheval fou
dans les non lieux du lac
vêtu d'un manteau bleu
parmi les éclats violacés
de nos amours éparpillés
Un espace, une lueur
Une fleur invisible
Une déchirure
Le matin suit l'éclair
Il explosera plus loin
Les nuits sont interminables
Une indigence, une latence
Tu as oublié le chemin de la source
Tu as laissé passer la tendresse
Tu as tourné le dos à la vie
Le vide est une musique perdue
© marine D
Un clin d'oeil à Eric Costan que je remercie
Sur son blog Un silence soudain
ainsi que Clo Grenaille pour son Céladon céleste
Eventail
Septembre
Ombre à nouveau nos jours
De sa langueur dorée
Un vol joyeux d'étourneaux
Aux reflets ambrés
Ouvre en éventail une ronde
D'ailes victorieuses
Dans la grâce du soir
Sur les marais
Pour la page 118
voir dans l'Herbier de poésie les autres participations
Sur la plage de Moliets-et-Maa
Garder en soi ces instants uniques
Que l'on n'oublie jamais
A communier face à l'océan
Le nez au vent
Les yeux fixés sur la ligne d'horizon
Le cœur palpitant
Empli de la beauté parfaite
Qui semble immuable
Ensemble, unis
Dans la même émotion
© mD
En écho au poème de Balaline
Du blanc pour Foujita

NEOU
Mon petit chat de deux mois
Est couleur blanc et lilas
J'ai cherché un petit nom
A son image
Snow ou fumée
Flocon ou smooth
Doux comme lui
Alors ce sera Neù
Qui se prononce Néoù
Avec un accent tonique
Comme une plume-virgule
En occitan
Cela veut dire Neige
Passé au talc comme la belle dame
Alanguie, éthérée
Dans les rêves de Foujita
Et sous son pinceau...
Léonard Foujita
de la blancheur laiteuse
faisait son miel
femmes et chats sublimés
en poussières d'étoiles
© marine Dussarrat
Pour l'herbier de poésie
Impalpable

Je perçois le cri aigu
De la mouette
Les vagues unes à unes
Ont usé le rocher
Un chant d'éternité
Résonne et se répète
Entre mer et rivage
Le temps froissé s'envole
C'est l'instant impalpable
Qui jamais ne revient
Il s'écoule de nos mains
Unies en coupe illusoire
J'ai pris un peu de sable
Pour en garder la trace
Volé le son du vent
Comme une voile il claque
Dans mes intermittences
© marine Dussarrat
Plage Victoria Belle Ile
Le conte du soleil perdu
Le soleil pleure et la lune rit
Mon petit doigt sait bien tout ça
Le soir s'assombrit sur la terre
Le bleu de Prusse mange le blanc
Le gris sous son masque sourit
Le conte que tu me racontes
N'a pas de tête, n'a pas de sens
Dans son lopin de terre
Le vieux jardinier se désole
Personne ne comprend ses craintes
Sa solitude amère
Sur les mers des jeunes se noient
La vague les enfouit dans le sable
Les portes se ferment
Le soleil a été inventé pour éclairer
Quand mes yeux se ferment
Le noir l'emporte
Je n'y peux rien
Et toi non plus
C'est le conte du soleil perdu
© Marine Dussarrat