Pensées de juillet
Extraits de l'Esprit du Haïku de Michel Onfray
L'occident a intercalé des bibliothèques entre nous et le monde .De sorte qu'on est moins soucieux de dire le monde que de dire les livres qui disent le monde. Les recueils de haïkus sont des livres qui effacent les livres et les transforment en voie d'accès au monde oublié par trop de livres. Les dévots du verbe ont oublié le monde ; les sages du monde congédient le verbe - avec un verbe qui va s'évaporer comme la rosée. Le haïku est l'ultime parole avant le silence.
Je vous propose quinze Haïkus (ou dérivés) pour les 15 premiers jours de juillet, fruits de partages sur le net...
Petit soleil sucré
Pour une abeille gourmande
Au jardin fleuri
La poule noire
A dévoré ma pâquerette
On fait quoi à présent ?
Echarpe mauve
Contrejour, contrejoue
Savemment ourlée
Pour toi Marie
Une petite déclaration
Des bisous en cascade
Pour la petite fée rieuse
Aux boucles mousseuses
Frisson d'une aube bleue
Lever d'eau dans l'azur
Réveil à deux
Sans un mot
Ces papillons t'ont répondu
Par leur beauté subtile
En brefs sursauts
Ils battent l'air léger
Je te regarde
Passer dans ta barque
D'un bord à l'autre
Tangue mon cœur
Portes moi dans ton sillage
Furtifs papillonnages
Me retournant je me dis
La vie est trop courte...
Clématite réceptacle
Le ciel vient s'y mirer
Les abeilles récolter
Coeur violet baigné
D'un bleu de ciel ombré
Coeur de soleil
Fraîche image d'innocence
La marguerite
Frisson de papillon
La fleur s'offre à lui
Retiens ton souffle
Le guêpier se pare
D'une tenue clinquante
Prêt pour le défilé
Un papillon de nuit
Dort sur le carreau surchauffé
Ne pas déranger
Ni piment ni pinard
Bouteille d'eau dans le sac
Pour tracer la route
Ecouter, s'arrêter
Laisser filer le chemin
Oublier le temps
Marine D