Toujours courir sur tous les fronts Toujours hennir sur tous les tons Toujours brandir mille fanions Laisser le monde à sa dérive Le ruisseau blotti à sa rive Le ciel rougeoyer à sa guise Emprises de brises …
S’éveille le serpent S’enhardit la belette S’esbaudit la crevette Et moi, je perds mon temps… Dès le petit matin J’irai voir le lapin Goûter le serpolet Jouer au feu follet Flairer le romarin Ne s’inquiéter de rien Je humerai le vent…
Quelquefois la chanson prend une vraisemblance Aux lisières euphoriques le soir s’appesantit Passe un souffle chargé de vagues entourloupes Le sommeil fulgurant s’accouple à la nuit. Quelquefois c’est à l’heure où les roses fabulent Que les saules répandent...
Marcher à l'entrée de la nuit Avec cette envie qui nous pousse Vers je ne sais quel rivage Je ne sais quelle lune blanche Je ne sais quelle terre aride Aux brunes pierres acérées Marcher toujours vers le soleil Sur des chemins de solitude Les espoirs...
Quand enfin vous serez libres Que vos chaînes seront rompues Peut-être pourrons nous parler De la couleur du ciel Des nuages du matin Des sources rescapées Et du silence des étoiles Et vous qu'aurez-vous à nous dire ?
Bel oiseau blanc est mon ami Il plane, il chante, il rit Soulignant la grève brillante De ses zébrures enchanteresses Je savais qu'il portait un secret Et vous me l'avez révélé Tant de fois j'ai glané des cailloux Couleur de neige et de nuage Au bord...
Elle est sans explication La petite musique de la nuit Sans un reflet concevable Le mot lumière écrit Sur les trois moments du plaisir Le mot ombre Modulé sous les auvents délabrés Il n’est pas nécessaire de dire Autre chose Qu’un tremblement de tubéreuse...
Quelques pas sur la plage L'horizon se colore Chuintement d’écume Marée crépusculaire Pas une voile en vue Laisser vibrer le vent S’emporter les courants Fulminer L’océan Une étole de soie S’enroule autour de moi Les brises ont joint leurs bras…
Quelque part la POESIE Sous un ciel constellé de cerisiers fleuris Quelque part la Poésie Dans l’or des genêts, la neige survenue, Ailleurs, sur le furtif passage d’un poisson Pris à l’oubli des abîmes sous-marins Et quand l’arbre tout à coup est foudroyé...