Des roseaux et des hommes
Avec une peinture de Jason Bowyer proposée par Adamante pour l'Herbier de poésie n° 210
Les roseaux blonds crissent sous la faux des coupeurs, la Camargue si vivante d'oiseaux et de grouillants mammifères, poissonneuse, mystérieuse, dans la paix des troupeaux, fait silence...
Forts à l'ouvrage
ils coupent les roseaux
la lumière descend
Le soir bleu
lentement revêt sa cape
recouvrant les marais
Le temps presse
personne ne le retient
c'est un grand maître
A l'origine était le néant, vous me dites que nous sommes issus de rien, et que nous sommes peu de chose...
J'aimerais pourtant comprendre pourquoi l'homme a tant besoin de l'invisible, malgré toutes ses inconséquences, il veut réinventer son présent, lui donner un sens, nier ce qu'il ne comprend pas...
Ne bouge plus
Le temps est impalpable
quand le ciel s'ouvre
compte chaque minute
pour la savourer à fond
J'épluchais une pomme rouge du jardin quand j'ai soudain compris que la vie ne m'offrirait jamais qu'une suite de problèmes merveilleusement insolubles. Avec cette pensée est entré dans mon coeur l'océan d'une paix profonde.
Christian Bobin